Directeur général de Talha PRCA, dont son père est Président, Chemseddine Talha assume pleinement son rôle avec rigueur et professionnalisme, teintés de bonne humeur et de bienveillance. Pas encore trente ans et déjà l’étoffe d’un patron expérimenté ! Arrêt sur image.
Il nous reçoit, décomplexé et arborant un large sourire, confiant dans ses équipes qu’il a délaissées le temps de l’entretien. L’expérience du management et du sens de l’organisation nous apparaissent immédiatement, alors que nous n’avons pas encore posé la moindre question. Et du coup, on éprouve l’impérieuse nécessité d’en savoir plus sur ce jeune homme qui pilote ses affaires avec le détachement qu’on accorde à ceux qui ont accompli leur travail dans les formes, et qui sont sans inquiétude sur la suite. Dans une période peu propice à l’anticipation, tant les incertitudes pèsent sur l’activité automobile que ce soit dans l’importation des voitures que dans celle des pièces, ce côté sage et serein ne laisse pas d’étonner. Il est vrai que Chemseddine doit beaucoup à sa filiation ! Son père et son grand-père avant lui ont établi des fondations solides, sur lesquelles il doit apporter son savoir-faire et sa jeunesse, capitale aujourd’hui dans un univers automobile secoué par de profondes mutations, de celles qu’on n’a pas vues en 50 ans ! C’est en 2019 qu’il a commencé à travailler dans l’entreprise familiale qui commercialise aujourd’hui les Fiat Doblo et Doblo Vitré avant que les Fiat 500 fabriquées localement les rejoignent dans le showroom. Bien que ce soit lui qui gère également cette activité, Algérie Rechange s’est, bien sûr, davantage intéressé à PRCA, l’entreprise dédiée à la pièce de rechange… Et l’on verra que les deux acticités sont étroitement liées
De 1962 à aujourd’hui, un mix atelier et commerce
« J’ai grandi avec l’idée de travailler ici et je n’y ai pas été obligé, loin de là. Mon père voulait que je fasse des études scientifiques et j’ai choisi d’obtenir une licence en management des affaires ! J’ai grandi entre l’atelier et le comptoir de pièces détachées et, pour moi, il était naturel que je poursuive les métiers initiés par mon grand-père dès 1962. Employé comme mécanicien à la Sonacom, il a créé son petit garage qui s’est agrandi avec le temps. Ce qui est assez mémorable, c’est que nous avons toujours maintenu depuis cette date et surtout depuis 2006, date à laquelle nous avons créé PRCA, les deux activités de mécanique et de pièces de rechange. Si elles ont été dissociées capitalistiquement en 2006, c’est à la demande de Peugeot qui voulait que les deux stocks soient bien distincts. C’est aussi pour cela, historiquement, que je suis spécialisé dans la gamme Peugeot et que j’apprécie toujours autant les remontées de l’atelier qui me délivrent plus d’informations que partout ailleurs et que n’ont pas les autres importateurs sans garage associé. On gagne une veille sur ce qui se fait » nous raconte Chemseddine avant que nous lui posions cette autre question plus inquisitrice : « Quelle est votre spécialité, qu’est-ce qui vous distingue des autres ? » C’est sans surprise qu’il nous répond avec entrain : « Notre spécialité ? De toujours trouver de nouvelles références, pas forcément les fast-movers, mais celles qui sont plus difficiles à se procurer et qui dégagent, mécaniquement, plus de marges ! » Dont acte !
En Aftermarket, plutôt pour véhicules Peugeot et Renaut
Chez PRCA, pour toutes les pièces de rechange, que ce soit pour les véhicules Renault, Peugeot ou pour les autres marques (sur commande), la consigne est la même : de la qualité et toujours de la qualité. Du premium à tous les étages. « Pour nos pièces, je choisis des fournisseurs pour la qualité des produits, en premier lieu et bien sûr pour le prix, car le marché algérien veut de la qualité à des prix attractifs. Nous avons ainsi référencé Valeo, LuK, NTN-SNR, ZF/TRW, Vernet, Gates, Hitachi, Corteco, et bien sûr Mahle ». Sur ce dernier fournisseur, Chemseddine se fend d’une confidence : « Valérie est comme une deuxième maman pour moi, elle a travaillé avec mon grand-père, avec mon père et elle travaille avec moi. J’éprouve toujours beaucoup de plaisir à la recevoir ». En nous faisant cette confidence au sujet de l’affection qu’il porte à Valérie Batisse, la directrice export de Mahle, – Nous en profitons pour la saluer avec affection et respect également, – Chemseddine nous laisse entrevoir la nature des relations qu’il privilégie avec les fournisseurs, des relations de partenaires, même si le jeune homme ne s’en laisse pas conter dans les négociations. « Comme je l’évoquais, je privilégie les marques premium et dans ces marques je préfère celles qui me donnent accès à de nouvelles références plutôt que celles qui me font les meilleurs prix. Pour faire sa place sur le marché, il faut se démarquer et pour être compétitif, il faut aussi choisir des références à fortes marges et complémentaires. C’est ainsi que j’achète des pièces chez Vernet, que Behr n’a pas. De la même façon, nous avons trois marques d’embrayage, ZF, Schaeffler et Valeo, un panel qui nous permet d’acheter les produits à celui qui est moins cher dans telle ou telle référence. Nous importons ainsi selon le prix tout en étant assuré de la qualité des pièces. Actuellement, nous n’avons pas l’intention de référencer d’autres fournisseurs du fait des nouvelles réglementations en vue de la régulation du marché, ce qui, prend du temps. Nous verrons ultérieurement mais nos marques actuelles nous apportent déjà bien des satisfactions ! »
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