Sur Automechanika Francfort, rayonnait comme jamais un nouveau stand aux couleurs verdoyantes et répondant au nom poético-lyrique d’Emotive. De quoi susciter notre curiosité, que le patron de LKQ, en visite, a accepté d’assouvir tout en précisant qu’il n’était « que le CEO de LKQ Benelux-France, l’une des cinq grandes régions de LKQ en Europe ». On le remercie ici pour nous avoir aidé à circuler dans une constellation appelée à s’accroître.
Fort d’une expérience de quelques années à la tête de grands équipementiers et groupes de distribution, Alex Gelbcke ne pouvait faire 50 m sans être abordé par un confrère, un client, ou un partenaire sur un salon de 4 300 exposants ! Nous l’avons arraché à sa notoriété pour qu’il réponde à quelques questions dont la plus simple : « En fait, qu’est-ce que c’est Emotive ? » Alex Gelbcke a préféré nous préciser, d’abord, la nature du Groupe LKQ. Nous l’écoutons. « Je découvre comme vous, aujourd’hui, le stand d’Emotive et admire son ordonnancement et son design. Je vais revenir sur ce pool de fabricants. D’abord revenons sur l’origine de la présence de LKQ en Europe. Ce Groupe, jeune, et au succès rapide et inédit a généré des résultats aux Etats-Unis lui permettant de « faire son marché » en Europe, de s’étoffer au-delà des frontières et de procéder à des acquisitions majeures qui, en tout, génèrent environ 6.5 milliards d’euros répartis entre 5 grandes régions distinctes, chacune réalisant autour d’un milliard, un milliard et demi d’euros de chiffre d’affaires. Lorsque LKQ a acquis de grandes sociétés de distribution en Europe, il s’est avéré que certaines d’entre elles possédaient aussi des fabricants de pièces, dont il n’était pas question de se séparer, puisqu’ils pouvaient participer à la réalisation de l’objectif ultime, à savoir créer un écosystème permettant de répondre à toutes les demandes des clients, en pièces propres, en pièces équipementiers, reconditionnées, en pièces de réemploi (issues de la déconstruction), en pièces de carrosserie, en peinture… Du neuf, de l’occasion, du remanufacturé pour définir un écosystème totalement opérationnel en une petite dizaine d’années, une offre à 360 ° des besoins des professionnels de l’automobile. LKQ s’appuie pour ce développement sur 5 régions, Benelux-France dont je suis le CEO, Allemagne-Autriche-Suisse (dont le CEO est chez STAHLGRUBER), Italie (issue de RHIAG), Europe de l’Est et sous la houlette de MEKO AB (suédois) la région Scandinavie. La consolidation se fait en Suisse. En fait, nous sommes une constellation qui va bientôt constituer un puzzle complet. Nous sommes en train de digérer toutes ces acquisitions et de les assembler de manière cohérente. Aujourd’hui, toutes les sociétés de distribution ont leur gros entrepôt central pour assurer leur logistique. A terme, nous envisageons un système ERP commun pour échanger les produits sur une même plateforme. Donc, tout ce que l’on fait aujourd’hui se rapproche pas à pas de cet écosystème européen ».
97 acquisitions en 10 ans
Lorsqu’on dit à Alex Gelbcke qu’on ne les voit pas beaucoup sur le marché notamment en France alors que… « Alors que nous avons fait l’acquisition de 97 sociétés, soit 3 à 4 fois plus que nos deux plus gros concurrents. En 10 ans, nous sommes arrivés à un chiffre d’affaires réel de cinq milliards d’euros ! Il est vrai qu’en France, on parle moins de LKQ, parce que nous n’avons pas réalisé d’acquisitions d’acteurs emblématiques et puissants, comme dans les autres régions mais la réalité est que LKQ est devenu l’un des principaux leaders de la distribution de pièces en Europe. Au Benelux, nous sommes considérés comme un ogre parce que nous avons racheté 34 sociétés. »
Du coup, évidemment, nous avons lui demandé si LKQ avait tenté sa chance pour acheter un groupe comme l’Autodistribution comme il en avait été question. Alex Gelbcke reconnaît sans soucis que « lorsqu’on est un groupe qui rachète beaucoup, on est immédiatement sollicité, dès lors qu’une société intéressante est à vendre. Il faut savoir qu’il y a deux données essentielles dans un rachat, le prix, certes, et aussi le timing, aussi important. LKQ est un groupe jeune, qui a commencé de zéro il y a 25 ans à peine et qui pèse aujourd’hui 15 milliards de dollars au global dont 7 milliards en Europe. Inutile de préciser que le rythme d’acquisitions est effréné et qu’il nous faut parfois staffer pour manager les différentes entreprises. Il va sans dire qu’il faut digérer tout cela et marquer des pauses pour organiser l’ensemble et le rendre cohérent. Et ce malgré une excellente santé financière. Nous affichons, en effet, des ratios d’endettement inférieurs à deux malgré des acquisitions considérables. Enfin, nous arrivons en Europe, où il n’y a plus grand-chose à racheter… »
Retrouvez l’intégralité de l’article dans l’édition n° 37 « Spécial M.A.T. »