La scène automobile tunisienne s’animait de nouveau avec l’annonce de la sortie imminente de la voiture électrique de Bako Motors, prévue pour avril 2024. Une petite citadine électrique, sans permis, proposée à un prix abordable de 15.000 dinars, suscitant l’enthousiasme des consommateurs, mais aussi une vive controverse.
L’annonce initiale avait fait grand bruit, présentant la voiture comme une création 100% tunisienne, ce qui a depuis été contesté par de nombreux internautes et médias. Il s’est avéré que seule une fraction des éléments de cette voiture était conçue en Tunisie, le reste étant assemblé en provenance de Chine. Cette révélation a semé le doute parmi les consommateurs, remettant en question la véracité des informations initiales et alimentant ainsi une polémique sur les réseaux sociaux. La confusion a été amplifiée par la ressemblance frappante de la voiture avec un modèle chinois déjà présent sur le marché, disponible à un prix significativement inférieur. Les Tunisiens, réputés pour leur perspicacité, n’ont pas tardé à faire le rapprochement, remettant en question l’originalité du produit proposé par Bako Motors.
La question de l’origine des produits est cruciale, notamment en Tunisie où le Centre de Promotion des Exportations (CEPEX) stipule qu’un produit peut être déclaré d’origine tunisienne si son taux d’intégration est égal ou supérieur à 40%. Dans le cas de la voiture de Bako Motors, il semble que ce critère ne soit pas respecté, ce qui a suscité des interrogations sur la transparence de la communication de l’entreprise.
Pourtant, Bako Motors avait réussi à se faire un nom sur le marché tunisien grâce à une communication dynamique sur les réseaux sociaux. L’entreprise, dirigée par Boubaker Siala, avait également diversifié son offre en proposant des tricycles à usage commercial ou rural, ainsi qu’une voiture solaire, avant de se lancer dans la production de la voiture électrique controversée.
Malgré la polémique, les véhicules solaires et électriques de Bako Motors continuent d’attirer l’attention des automobilistes tunisiens, confrontés à une inflation croissante et à des défis économiques majeurs. Avec des modèles à partir de 4.000 euros, l’accessibilité financière de ces véhicules constitue un argument de vente majeur dans un contexte où le pouvoir d’achat est de plus en plus restreint.
Le PDG de Bako Motors, fort de son expérience dans le secteur automobile en Allemagne et dans le solaire en Tunisie, affiche de grandes ambitions pour son entreprise. Après avoir levé 1,7 million d’euros, il prévoit d’étendre ses activités en ouvrant des usines en Arabie saoudite, en Égypte et au Nigeria, témoignant ainsi de sa confiance dans le potentiel du marché des véhicules électriques et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
La controverse entourant la voiture électrique de Bako Motors souligne l’importance de la transparence et de la vérification des informations dans un marché concurrentiel et en constante évolution. Les consommateurs restent vigilants et exigent des entreprises une communication honnête et claire sur l’origine et les caractéristiques de leurs produits, dans un souci de confiance et de respect de leurs droits en tant que consommateurs.