Le Ministre tunisien de l’Economie et de la Planification, Samir Saïd, a ouvert l’un des séminaires par le terme de Reconquête, un mot qui semblait approprié tant les investisseurs nationaux et internationaux se pressaient au Tunisia Investment Forum, organisé par la FIPA, présidé par Abdelbasset Ghanmi, placé sous le haut patronage du Ministère de l’Economie et en présence de la Cheffe du gouvernement et de nombreux ministres mobilisés pour soutenir l’investissement et le développement économique de la Tunisie. Rarement l’on a vu un tel aréopage de Ministres venus défendre l’avenir du pays dans le domaine de l’Industrie, de la Santé, des finances, de la formation etc.
Rarement également, on a vu des ministres en place se soumettre aux questions du public – certes professionnel mais quand même – pour préciser leurs actions en cours et à venir. Les participants ne s’y sont pas trompés et ont occupé les différentes salles de séminaires du début à la fin de ces deux journées exceptionnelles.
Attardons-nous sur l’introduction du Ministre de l’économie et de la planification qui a, comme nous l’évoquions, placer son allocution sous le signe de la Reconquête de la Tunisie comme Terre d’accueil. En effet, Monsieur Samir Saïd a rappelé que la loi de 1972 qui avait singulièrement modifié le visage de la Tunisie en relançant son économie n’avait pas été changée depuis … comme de nombreuses lois fondatrices. « Au bout de 50 ans et face à l’évolution du monde il était temps d’opérer de sérieux changements » a martelé le Ministre en précisant : « Le gouvernement a commencé à travailler sur le programme national des réformes qu’on avait tardées à mettre en place, et ce dans le cadre d’une approche agile, participative et inclusive à horizon 2035. La vision a été définie auprès de tous les ministères qui ont déjà conçu les applications du plan de déplacement à 90 %. Cela a été facilité par une implication forte des acteurs du secteur public puisque fin 2021, lorsqu’on a démarré ce nouveau plan, nous avions invité 80 personnes du secteur public et nous avons été très heureux d’en accueillir 160 ! Depuis, nous avons identifié 120 mesures dont 43 disposent déjà de fiches prêtes pour être exécutées dès le premier juillet ».
Certes, la perspective du prêt de 4 milliards envisagé par le FMI n’est pas sans conséquence sur le désir d’agir rapidement du gouvernement et surtout du ministère de l’économie, mais le sentiment des participants se portait plutôt sur une volonté, une détermination de rompre avec une période attentiste qui a suivi la révolution et qui s’est échouée sur les rives de la Covid 19 et de la guerre en Ukraine. Cette volonté s’est traduite par un sentiment d’urgence et un challenge lancé par le gouvernement à son administration, à qui le ministre s’est engagé à donner les moyens modernes de réussir, dont la digitalisation constituera une aide précieuse. « Nous avons mis en place une cellule d’écoute et de conseil pour les investisseurs, au service des investisseurs, avec une promesse, qu’ils obtiennent une réponse à leurs questions immédiatement.» De nombreuses data ont ensuite étayé sa présentation (nous y reviendrons dans nos prochaines éditions) mais nous retenons deux phrases de sa conclusion : « L’export est quelque chose de fondamental pour la croissance de notre pays » et aussi un message envoyé aux investisseurs.
Puis « Le site Tunisie réconcilie l’efficacité opérationnelle (Best Cost) assurée par un réservoir de talents (Friendshoring) et l’intégration dans les projets de partenariat européens (Nearshoring) ».
