Ikam se défend sur un marché très concurrencé !

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Fabricant de plaquettes de frein made in Algeria, des plaquettes de qualité dont le nombre de références ne cesse de croître, IKAM s’impose sur la place comme un fournisseur de poids. Il n’en attend pas moins une plus grande implication de l’Etat pour la protection des acteurs nationaux. Echos.

Pour une deuxième participation sur Equip Auto, Alger, Kais Ait Ahmed n’était pas très heureux ! Avec les problèmes de circulation générés par le défilé commémoratif de l’Indépendance et l’abandon de la dernière journée de salon, la patron d’IKAM n’avait pas son comptant de visites et le regrettait. Il faut dire que son stand méritait le déplacement et également, que l’accueil de la précédente édition avait été éblouissant pour une jeune entreprise encore peu connue. Eblouissant et enthousiaste. Mais on sait que la concrétisation prend du temps et qu’un bon coup de fouet après deux ans d’absence n’aurait pas été de trop. Quoiqu’il en soit IKAM était sur le salon et prônait lui aussi une certaine indépendance ! C’est en effet, sur ses terres, qu’il a installé son usine de production, c’est également là qu’il effectue une extension substantielle de son site pour développer une production à même de servir l’ensemble des besoins du pays, à terme. Et les débuts ont été soumis à rude épreuve comme il nous le raconte : « Nous avons fondé l’entreprise en 2017 et en 2022 nous sommes bien présents sur le salon et sur le marché. Pourtant, en 2019, nous avons éprouvé une forte inquiétude à cause de la crise sanitaire et en 2020, tout s’est arrêté ! Pendant huit mois, nous n’avons pas pu recevoir nos matières premières. En 2021, nous avons effectué une reprise en force, constitué le réseau de distribution Est, Ouest et Centre, ouvert des points de vente et assuré une disponibilité à j+3. Nous n’avons pas ménagé nos efforts ! » 

Des partenariats solides 

En 2021 et cette année, le travail s’est concentré plus sur la signature de conventions avec l’Etat et des entreprises nationales comme Naftal et la Sonatrach qui encouragent les entreprises ! « Plus de 60 % de notre production se destine aux sociétés publiques de l’Etat suite à l’encouragement du Président de l’Etat lui-même et l’Etat y gagne ! Nous avons même anticipé sur la politique de l’Etat quant à l’importation des produits finis et c’est pourquoi nous avons engagé tout de suite la « méga » extension du site de production pour arriver à un taux de couverture de 80 % des besoins nationaux et en atteignant 75 % d’intégration à horizon 2023. Ce projet sera opérationnel au deuxième semestre 2023. A ce moment, nous pourrons prétendre grâce à la capacité de production à fournir un modèle de plaquette de qualité à même de couvrir 60 % du parc. Nous disposons déjà de 250 moules, 250 références et bientôt, parallèlement à l’extension, nous nous sommes mis comme objectif d’atteindre les 450 moules. Chaque mois, nous pouvons développer 20 références. Nous voulons clairement être le leader sur la plaquette de frein. C’est pourquoi également nous commençons à produire des références pour les motos. Du côté de la distribution, hors notre réseau déjà constitué, nous sommes en négociation avec les plus grands groupes de distribution de pièces dans le pays pour signer des partenariats. Plusieurs d’entre eux se sont déplacés pour venir voir l’outil de production et se sont montrés enthousiastes. »

De l’autonomie comme garantie de la pérennité

Kais Ait Ahmed est un patron exigeant, il sait qu’il doit aller vite – et il fonce ! – pour assurer à l’Algérie une production nationale de plaquettes de frein. Seulement, il se heurte à des contraintes inhérentes aux lois qui devraient le favoriser ! En clair, il demande à ce que soit appliquer le décret présent dans la loi de finances complémentaire relatif à l’importation des matières premières. « Je crie depuis 2019 pour que soit mis en application ce décret qui permettrait à l’économie nationale de se défendre avec des producteurs nationaux. Il stipule que les matières premières entrant dans la composition d’un produit fabriqué en Algérie doivent être exonérées de taxes et de TVA pendant deux ans si celui-ci répond au cahier des charges du ministère à savoir que le site de production comprend au moins 40 % d’intégration. Avec cet avantage fiscal nous pouvons être compétitifs et je pourrais assurer les 800 emplois en Algérie qui sont prévus pour le développement d’IKAM. En tant que chef d’entreprise, j’ai investi lourdement, dans le projet, dans le matériel, l’équipement, les formations, et nous avons 17 % de taxes sur les matières premières. Cela pèse trop lourdement sur le compte d’exploitation. Il faut trouver une solution à ce problème qui affecte la plupart des producteurs. D’ailleurs sur le salon Equip Auto, je suis seul à exposer, ce n’est pas normal ».

Par ailleurs, l’extension pourrait être plus rapide avec un encouragement de l’Etat sur la baisse des taxes sur les matières premières importées et l’augmentation de celles portant sur les produits d’importation de produits finis. Nous avons l’intention d’augmenter le taux d’intégration en fabriquant, à terme, nos propres matières premières mais il nous faut un coup de pouce de l’Etat. S’il supprime les taxes sur les matières premières, nous serons en mesure de couvrir les besoins en plaquettes du pays ! » Hervé Daigueperce

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.maghreb-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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