Annoncée à la presse le 15 juin dernier, la nouvelle édition du Moroccan Automotive Technologies de Casablanca s’annonce soutenue par la plupart des professionnels de l’après-vente automobile, en pièces, équipements, services et lubrifiants. Une bonne nouvelle !
Ouverte par Driss Guennoun, le Président du Gipam, Groupement Interprofessionnel de l’Automobile au Maroc, la présentation du M.A.T. a commencé par un rappel de la croissance du Groupement, preuve s’il était besoin, de la nécessité accrue de se regrouper dans les moments de conjoncture difficile ou de mutation d’un secteur comme l’a précisé Driss Guennoun : « L’organisation Gipam est née en 21017 et comprend aujourd’hui 59 entreprises réparties en trois divisions , fabricants, importateurs et distributeurs et sociétés de services, ce qui représente en chiffre d’affaires membres quelque 3 milliards de dirhams. » Des entreprises qui ont voté pour le renouvellement d’un salon initié en 2018 et interrompu par les crises sanitaires et économiques. Pourquoi faut-il organiser un salon lance en préambule Driss Guennoun : « Le monde est en train de changer et la crise de la Covid-19 plus la Guerre en Ukraine ont eu des impacts importants y compris dans le secteur automobile. Les premiers impacts que l’on a constatés s’énoncent aisément : hausse des prix des transports, des matières premières, des produits finis, de l’énergie, les seconds nous gênent également beaucoup à savoir la disponibilité des produits qui subit des ruptures, les tarifs qui changent en permanence… A tout ceci, il faut ajouter les mutations technologiques et l’annonce de la fin des moteurs thermiques en Europe à partir de 2035, pour mettre en haut de l’affiche le véhicule électrique. Toutes ces mutations doivent être préparées, anticipées jusque dans nos entreprises et dans les ateliers de nos clients. Le salon M.A.T. au travers de conférences tentera d’apporter le plus de réponses possibles à ces problématiques. Nous aurons ainsi des ateliers avec des experts, des espaces d’échange avec les opérateurs, les garagistes, les revendeurs, les importateurs et des représentants de toute la filière dont, bien sûr les fabricants du « Made In Morocco. Il y aura aussi un espace dédié pour échanger, former, informer au sujet du développement du secteur de l’après-vente ».
De 2018 à 2022
Commissaire du salon, Aziz Dich a rappelé l’histoire du salon lancé par le Gipam seulement quelques mois après la création de l’association : « Nous avons compté une centaine d’exposants, dont 75 % de distributeurs, importateurs de pièces de rechange IAM, 5 % d’équipementiers fabriquant au Maroc, 5 % d’enseignes de MRA, 15 % de sociétés de services et 10 % de partenaires institutionnels et autres. Pour une première manifestation, nous avons reçu 12 000 visiteurs dont 90 % de professionnels représentant une dizaine de pays directement ou en partenariat. Un taux de 85 % de satisfaction a salué la première édition. La remarque négative avait porté sur l’absence d’un jour de congés qui aurait permis aux mécaniciens de venir sans prendre sur une journée de travail. Nous avons pris en compte cette demande et le salon se déroulera du 15 au 18 décembre, le 18 étant un dimanche. » Parallèlement, les entreprises d’importation et les organisateurs se sont engagés à mettre en place des navettes pour faciliter la venue des mécaniciens sur le salon.
En 2022, les organisateurs prévoient 220 exposants et ambitionnent de recevoir quelque 15 000 visiteurs, un objectif atteignable depuis que les opérateurs du lubrifiant ont rejoint les rangs du Gipam offrant de nouvelles perspectives d’échanges. En outre, une communication vers les acteurs de la carrosserie, les agents de marques viendra complétée celle tournée vers les distributeurs de pièces. « Nous voulons cibler l’après-vente automobile sur 360 °, et mobiliser tous les acteurs de la maintenance et de l’entretien automobiles autour d’une grande thématique « Enjeux & perspectives de la profession face aux mutations technologiques » a précisé Driss Guennoun, « les enjeux porteront sur les forces et faiblesses des différents intervenants et les réglementations à suivre face aux contraintes administratives. Quant aux perspectives, elles s’appliquent en premier lieu à la digitalisation du secteur et à l’aftermarket des véhicules électriques et hybrides ».
Une conférence forte en interrogations
Preuve s’il en était besoin de l’intérêt des professionnels du salon, la salle était remplie de professionnels et de journalistes qui ont pris la parole pour poser des questions ou donner leur avis. Ainsi Mohamed El Housni (Copima et membre du Bureau du Gipam) a précisé le choix du dimanche : « Le dimanche pour les mécaniciens est le seul jour qu’il a de disponible et sans lui rien ne se fait. Les salons qui restent ouverts le dimanche sont rares mais nous voulions vraiment parler aux revendeurs et mécaniciens ».
Un autre sujet a animé la conférence à savoir la lutte contre la contrefaçon qui reprend un nouveau départ avec l’adaptation du label Salamatouna (36 labellisés) par le ministère en concertation avec les professionnels de l’après-vente. Driss Guennoun a, en effet, rappelé que Salamatouna avait fait l’objet de nouvelles rencontres entre le Gipam et Imanor afin d’affiner la traçabilité des produits et mettre en avant les acteurs qui respectent les réglementations en vigueur. « Il est important de communiquer sur ce que l’on fait et le salon permettra de décrire avec précision les actions que nous menons dans cette lutte contre la contrefaçon et plus généralement pour la défense des intérêts de notre profession. Nous avons beaucoup travaillé avec le ministère pour rendre le label le plus proche des professionnels. »
Et Mohamed El Housni de revenir sur l’importance de la presse pour assurer le relais vers les professionnels et le grand public : « La presse est vraiment importante pour nous. Elle nous aide à communiquer auprès du plus grand nombre. Nous n’avons rien à cacher, nous voulons seulement que le métier soit exercé par ceux dont c’est le métier et non par ceux qui veulent faire des affaires et souvent à des conditions préjudiciables pour tous. »
Autre sujet dont il a été question et qui sera traité lors du salon : le transport ! Plusieurs professionnels ont tenu à faire connaître les difficultés qu’ils éprouvent à faire venir leurs marchandises.
Et parce qu’une bonne nouvelle se garde pour la fin, un jeune ingénieur a demandé s’il avait sa place sur le salon … Nous vous laissons le soin de répondre à cette question. On vous dira seulement que la question a enchanté le président du Gipam et les équipementiers aftermarket présents … Hervé Daigueperce
